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Juste quelques mots
20 février 2012

HC : C’est l’histoire d’une histoire

     Ecrire est un processus assez curieux, enfin pour moi. C’est plus une envie, un besoin de jouer avec les mots, comme certains ont envie d’un gâteau ou d’un bon bain, que d’une volonté de construire quelque chose. Parfois l’histoire est déjà clairement présente dans mon esprit, les mots sont presque déjà trouvés, il n’y a plus qu’à les coucher sur le papier (ou plutôt l’écran d’ordinateur, soyons francs !). D’autres fois, ce n’est qu’une très vague idée, et quand je relève les yeux le texte fini, il y a peu de chances que le texte ressemble à ce que j’ai imaginé. Mais dans tous les cas, si l’envie n’est pas là, l’histoire peut rester très longtemps dans un coin de ma tête. Si elle doit finir écrite, je ne m’inquiète pas, elle finira par l’être. Mais il peut se passer un temps assez incroyable avant que je rouvre mon logiciel de traitement de texte (bon, beaucoup moins depuis le début de la thèse !), que je mette de la musique (ça c’est indispensable !) et que l’histoire démarre. Et l’envie peut venir un peu n’importe quand. Tenez, prenez ce texte par exemple : je suis en Suède, pour le boulot, la journée a été assez longue tout de même, et très intéressante au demeurant. Habituellement, revenu dans ma chambre d’hôtel, je n’aurai qu’une envie : m’allonger, regarder quelque chose, bouquiner, jouer à la console, bref, me reposer. Et pourtant, je suis là. A parler de l’histoire d’une histoire. Et elle commence par un homme qui écrit…

     Dans cette chambre d’un petit hôtel perdu en  Suède, un homme est à son bureau, devant un ordinateur portable qui, vu le bruit de la ventilation, a connu des jours meilleurs. D’ailleurs, la chambre aussi a sans doute connu des jours meilleurs. C’est un mélange improbable entre mobilier sobre et ancien, années 60, meubles ikéa et modernité. L’aspect ancien domine toute de même, entre le petit bureau de bois, ainsi que la chaise assortie, qui rappelle pas mal à l’homme l’ancienne maison de ses grands parents. Impression renforcée par le fauteuil à bras dans un coin, avec son petit repose pied, qui le fait sourire. Pour les années 60-70s, c’est surtout le coin lavabo et l’armoire de toilette qui donne cette impression. L’armoire à côté fait énormément penser à un meuble en kit, et la télé écran plat accrochée au mur ainsi que le wifi permettent de s’assurer que l’on est bien dans le 21ème siècle. L’ensemble donne un aspect vraiment surprenant, et l’impression générale est d’être dans une des cabines d’un bateau. Et quand on sait que les toilettes et la salle de bains sont communes et sur le palier, ça donne le ton. Néanmoins, vu le monde dans l’hôtel, on ne peut pas dire que ce soit la course à la douche le matin. Pour tout dire, l’homme n’a croisé aucun client aujourd’hui, et le personnel de l’hôtel uniquement pour lui apporter son petit déjeuner dans la chambre (l’avantage des petits hôtels sans salle à manger). Et c’est très silencieux tout ça, enfin si on oublie la musique enjouée qui  s’échappe de l’ordinateur, en une vaine tentative pour supplanter le ronflement de la ventilation. Et là sur cet ordinateur, à ce bureau, dans cette chambre quelque part en Suède, l’homme écrit…

     C’est l’histoire d’un homme qui est en voyage en Suède pour le boulot. Il est là pour rencontrer des collègues avec qui il va faire des expériences en commun. C’est pour ça qu’il a pris l’avion de Roissy-Charles de Gaulle jusqu’à Copenhague, ce qui au final est un trajet plutôt court, moins de deux heures. A Copenhague, c’est le train qu’il faut prendre. Celui-ci relie les deux îles du Danemark et de la Suède, mais malheureusement quand ils l’ont pris avec sa supérieure, il faisait déjà nuit et on ne pouvait donc rien voir. Tant pis, ce sera pour le retour ! Le train s’est arrêté à Lund, ville assez ancienne dont l’université est très réputée apparemment. Mais le dimanche soir, c’est surtout le calme de la ville qui les a étonnés. C’est bien simple, durant leur trajet pour trouver leurs hôtels respectifs, puis un coin où manger, ils ont pu décompter le nombre de voitures qu’ils ont croisés, et les passants aussi s’ils l’avaient voulu. Mais aujourd’hui, tandis qu’ils se rendaient au laboratoire de chimie de l’université, c’est une ville bien plus vivante qu’ils ont pu voir. Et bien plus ensoleillé aussi ! Par contre, toujours assez froide, les températures étant positives mais pas de beaucoup tout de même. De 9h du matin jusqu’à 17h, l’équipe s’est réunie pour discuter de leur projet futur. Ce ne fut qu’un gigantesque brainstorming, où les uns et les autres expliquaient ce qu’ils faisaient, articles à l’appui, et posaient telle ou telle question sur telle cinétique ou tel échantillon. Assez épuisant, mais passionnant. Le soir, pour se détendre, ils se sont fait un petit restau, parlant plus de tout et de rien. Une belle journée au final. Et tandis que l’homme revenait dans sa chambre d’hôtel, il s’installa à son bureau, et se mit à écrire…

     Ecrire une histoire toute simple. Celle de quelqu’un qui commence une histoire. De ce moment où la page est encore blanche, et où il se demande ce qu’il pourra bien écrire. Pour l’aider, il s’est mis de la musique, celle d’une bande originale qu’il aime beaucoup. Parfois, il se laisse emporter par la musique et délaisse le clavier pour quelques instants, mais les mots avancent, à leur rythme propre. Les phrases s’égrènent, les paragraphes prennent forme, la structure arrive. Une certaine logique se met en place. L’histoire prend vie. Et cette histoire, c’est l’histoire d’une histoire.

 

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Commentaires
L
J'aime bien ton texte, il dégage une atmosphère intéressante...
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