Une vague déferla sur lui, et le submergea. Il
retint sa respiration à temps, avant de ne plus voir le ciel. C’était ça qui
l’angoissait le plus, perdre de vue le ciel. Ses bras et ses jambes
s’activèrent pour le pousser vers le « haut », enfin ce qu’ il
pensait être le haut. Perte de repères, de l’eau partout. De l’eau sombre,
triste et silencieuse. Il émergea enfin. Le ciel était gris. Il pleura. Même le
ciel l’abandonnait. Seul les sons lui prouvèrent qu’il était en vie. La mer
ondulait de plus en plus, sa colère enflant en elle et s’apprêtant à exploser.
Une pluie fine commença à tomber. Pluie froide et cinglante. Une autre vague.
Que de l’eau.
Partout. Encore ce silence. Inquiétant, écrasant, submergeant, étouffant…
Insensibilisant. Non ! De la lumière ! Actions désordonnées. Et la
surface. La pluie tomba sur son visage comme un signe de mauvais augure et
d’espoir en même temps. L’eau noyait ses larmes. Le vacarme assourdissant de la
tempête étouffait ses sanglots. Et puis encore une vague…
De nouveau
prisonnier. Prisonnier des flots. Le haut ? Plus de haut. Plus de bas non
plus. Plus de repères. Plus de bruit. Plus de lumière. Plus de vie.
De
l’air ! De l’air ? Un souffle. Sur son visage. Plus d’eau sur son
visage. La surface ? Oui, il y a le ciel. Il n’y a plus de nuages. La mer
s’est calmée. Ses pensées s’ordonnent tandis qu’il contemple le ciel. Son bleu
l’apaise. Soudain, les larmes reprirent : « Combien de temps ?
Combien de temps je vais encore tenir ? »